LACPM encourage ses membres Ă  communiquer avec elle pour obtenir des conseils sur les problĂšmes liĂ©s aux soins de fin de vie. Les mĂ©decins devraient la consulter en cas de dĂ©saccord sur les dĂ©cisions thĂ©rapeutiques recommandĂ©es pour les soins de fin de vie, et lorsqu’ils reçoivent une demande d’aide mĂ©dicale Ă  mourir. Elles ont aimĂ© follement. Elles y ont cru, Ă  la dĂ©raison. Puis un jour l'amour les a clouĂ©es sur place, abandonnĂ©es. Et elles n'ont plus trouvĂ© la force de vivre, ni la raison. La tentative de suicide, issue logique de l'amour fou ? DĂ©viation hyper-romantique rĂ©servĂ©e Ă  des personnalitĂ©s borderline ? Pour certaines, la mort de l'amour coupe toute envie de vie. Comment peut-on en arriver Ă  une tentative de suicide ? "Le dĂ©sir de mort n'est pas dĂ» au chagrin d'amour mais au dĂ©sespoir, souligne Maryse Vaillant 1. La rupture, c'est terrible, mais ça fait grandir. On fait un travail de deuil et on retrouve sa capacitĂ© Ă  aimer. C'est le dĂ©sespoir qui met en arrĂȘt, qui pousse Ă  vouloir mourir. Pour certaines, le/la partenaire qui s'en va emporte la vie avec lui/elle." La psychologue prĂ©cise "J'ai moi-mĂȘme vĂ©cu cette passion destructrice. J'ai voulu mourir par amour. C'est une folie, on sort du rationnel. Dans des circonstances analogues, la 'bonne santĂ©' aide Ă  rĂ©flĂ©chir, Ă  prendre du recul. LĂ  on est dans la passion, au sens chrĂ©tien de 'souffrance', on se laisse surprendre par l'embrasement. On tombe dans la passion comme on tombe en tragĂ©die..." La fin tragique n'est pas forcĂ©ment le signe du grand amour Mais la "bonne santĂ©" existe-t-elle en amour ? "Ce qui est en jeu, en amour, c'est une chute, commente le psychanalyste Jean-Pierre Winter 2. Une chute dans l'autre on tombe en amour. "Je me fondais dans son monde", se remĂ©more Laurence, 43 ans. Or, le jour oĂč l'ĂȘtre aimĂ© s'en va, il part avec, et emporte dans la tombe. Cette part de nous qui est en lui." La plupart finisse par se relever. Alors qu'est-ce qui conduit certaines Ă  ne plus rĂ©ussir Ă  vivre ? "L'amour sert parfois de prĂ©texte. La mort l'ennui Ă©tait dĂ©jĂ  lĂ . Le suicide chantage ou acte Ă©tait souvent programmĂ© avant la rencontre." La fin tragique n'est pas forcĂ©ment le signe du grand amour. Peut-ĂȘtre juste l'expression d'une fragilitĂ© soudain mise Ă  vif. Trois survivantes nous racontent comment un jour la folie a pris le pas sur l'amour. Et comment elles sont revenues Ă  la vie. Constance, 34 ans "Je ne voulais plus vivre" "Je suis tombĂ©e amoureuse de Jacques Ă  15 ans. Il Ă©tait ­mariĂ©, avait un enfant et vivait dans une maison que j'apercevais depuis ma chambre. Pendant des mois j'ai rĂȘvĂ© du grand amour avec ce voisin inaccessible. Et finalement mon rĂȘve a Ă©tĂ© exaucĂ©. Pendant sept ans nous avons vĂ©cu une relation clandestine, avec ses dĂ©chirements, sĂ©parations tragiques et retrouvailles brĂ»lantes. Je vibrai, comme j'en avais rĂȘvĂ©, mais j'Ă©tais Ă©puisĂ©e. Ce qui me tenait debout, c'Ă©tait l'espoir qu'il quitte sa femme. MĂȘme s'il me rĂ©pĂ©tait qu'il ne divorcerait pas, je croyais que notre amour serait le plus fort. Lui me parlait de sa femme avec lassitude, moi je jubilais... Jusqu'au jour oĂč j'ai appris qu'elle Ă©tait enceinte d'un deuxiĂšme enfant. Je crois qu'il n'a pas mesurĂ© le mal qu'il m'avait fait. D'autant que j'avais toujours dit que je ne voulais pas d'enfant. J'ai sauvĂ© les apparences, mais j'ai eu l’impression que tout mon monde s'Ă©croulait. Je suis allĂ©e travailler, Ă  l'hĂŽpital oĂč j'Ă©tais aide-soignante, comme un zombie. C'est lĂ  que j'ai commencĂ© Ă  me documenter sur les mĂ©dicaments Ă  prendre pour en finir. Il n'y avait plus d'espoir, plus d'avenir pour cette histoire ni pour moi. Jacques Ă©tait l'homme de ma vie, et donc, aussi, celui de ma mort. J'ai continuĂ© d'aimer Jacques en silence Je ne voulais plus vivre. Je voulais arrĂȘter de souffrir. Ce matin-lĂ , je suis allĂ©e en forĂȘt avec mon pĂšre. Tout me faisait mal cette nature pleine de vie m'Ă©tait insoutenable. Mon pĂšre a senti mon malaise, il a tentĂ© de me pousser Ă  me confier. Mais j'ai tout gardĂ© pour moi. ArrivĂ©e chez moi, j'ai avalĂ© un cocktail a priori fatal. Puis je suis allĂ©e travailler - j'avais peur d'Ă©chouer en restant seule. Un collĂšgue, effrayĂ© par ma pĂąleur, m'a interrogĂ©e 'Qu'est-ce que tu as fait comme connerie?' J'ai avouĂ© et j'ai Ă©tĂ© prise en charge. On m'a dit que le cardiologue avait criĂ© 'Son cƓur a lĂąchĂ© !' Ça me paraĂźt tout rĂ©sumer. A mon rĂ©veil, mon pĂšre a murmurĂ© 'Je vais le tuer, ce salopard !' Moi j'ai continuĂ© d'aimer Jacques en silence. Je suis partie vivre Ă  Paris, j'ai commencĂ© une nouvelle vie, mais je suis persuadĂ©e que je n'aimerai jamais que lui." Laurence, 43 ans "Ma vie sans lui n'avait plus aucun sens" "C'est uniquement parce que j'ai des enfants que je ne suis pas vraiment passĂ©e Ă  l'acte. Mais pendant trois mois je n'ai pas pu m'alimenter. Par amour ! Je ne pouvais rien avaler, Ă  part des litres de cafĂ© au lait. Moi qui n'Ă©tais dĂ©jĂ  pas grosse, j'ai perdu 11 kg en quelques semaines. Je ne dormais plus, je ne faisais que pleurer. J'Ă©tais maigre Ă  faire peur. AprĂšs treize mois de passion, Michel avait choisi de retourner avec son ex. En me reprochant 'le fardeau' que j'avais reprĂ©sentĂ© pour lui. Il se plaignait d'avoir Ă©tĂ© un garde-­malade, aprĂšs m'avoir accompagnĂ©e lors du cancer de ma mĂšre. C'est lui qui avait tenu sa main juste avant sa mort. Elle lui avait dit 'Prenez soin d'elle, je vous la confie'... En me quittant, il envoyait valdinguer ses derniĂšres paroles. Pour lui, j'avais renoncĂ© Ă  ma vie de famille un mari et quatre enfants. En fait, il m'hypnotisait, j'Ă©tais accro, je me fondais dans son monde, captivĂ©e par ses passions. Le jour oĂč il m'a annoncĂ© qu'il allait revoir son ex, avec qui il avait vĂ©cu vingt ans, j'ai eu un mauvais pressentiment. J'ai angoissĂ© toute la journĂ©e, je l'ai appelĂ© une dizaine de fois. Quand j'ai enfin entendu le ton de sa voix, Ă  l'autre bout du fil, j'ai su que je ne m'Ă©tais pas trompĂ©e. Je me souviens de cette phrase 'Non, ça ne va pas.' J'ai senti comme un immense coup Ă  l'estomac. Je lui ai demandĂ© de me dire la vĂ©ritĂ©. Il m'a dit que, oui, ils s'Ă©taient embrassĂ©s mais que ça n'avait pas d'importance, qu'il s'agissait d'un baiser platoni­que. J'ai hurlĂ©, pleurĂ©, menacĂ©, et je lui ai raccrochĂ© au nez. Toutes les nuits, en m'endormant, j'avais l'espoir de ne plus me rĂ©veiller Le lendemain, quand j'ai vu son numĂ©ro s'afficher sur mon portable, un instant j'ai repris vie. Mais il m'a tout de suite annoncĂ© qu'il repartait vivre avec son ex. Moi je l'avais ­entraĂźnĂ© dans une 'spirale mortifĂšre', il ne voulait plus ­jamais me ­revoir ni m'entendre. J'Ă©tais face Ă  un verdict de mort. Insoutenable. J'avais pu faire face Ă  la mort de ma mĂšre, mais je n'avais pas la force de lutter contre celle-lĂ ... En quelques jours je me suis transformĂ©e en morte vivante. Je ne sortais plus, je n'avais plus de goĂ»t Ă  rien. Sans antidĂ©presseurs je ne sais pas comment j'aurais survĂ©cu. Je ne supportais plus mes enfants, trop bruyants, trop vivants. Je ressentais un mĂ©lange de dĂ©sespoir, de colĂšre et, bien sĂ»r, de tristesse. Toutes les nuits, en m'endormant, j'avais l'espoir de ne plus me rĂ©veiller, j'avais la nausĂ©e en permanence. Je les imaginais ensemble elle heureuse, lui comblĂ©, riant, faisant l'amour... Une torture. J'ai vĂ©cu ce calvaire jusqu'au jour oĂč j'ai fait un malaise dans la rue. J'Ă©tais avec ma fille, elle a appelĂ© les pompiers. Et c'est lĂ  qu'ils ont dĂ©couvert que j'avais un cancer du sein, alors qu'Ă  ma derniĂšre mammographie, quatre mois auparavant, je n'avais rien. Étrangement, je me suis soudain ­sentie libĂ©rĂ©e d'un poids Ă©norme. J'ai enfin dĂ©cidĂ© de prendre soin de moi. Curieusement, j'Ă©tais toujours aussi amoureuse de Michel, et je crois que cet amour m'a portĂ©e. Je l'aimais, mais je n'avais plus mal. La veille de l'intervention, j'ai cru dĂ©faillir en reconnaissant sa voix au tĂ©lĂ©phone. Le jour mĂȘme nous avons dĂ©jeunĂ© ensemble. J'Ă©tais trĂšs sereine. Je lui ai tout racontĂ©, simplement. Lui me buvait des yeux. Au fil du repas je me sentais guĂ©rir... Dans la rue, il m'a fait un 'baiser platonique'. J'Ă©tais la plus heureuse des femmes. DĂšs le lendemain il est venu me voir Ă  l'hĂŽpital, aprĂšs l'opĂ©ration. Et Ă  partir de lĂ  il s'est occupĂ© de moi. Ensemble, on s'est battus, une seconde fois, contre la maladie. Finalement il m'a demandĂ©e en mariage. Nous ne nous sommes plus quittĂ©s depuis. C'Ă©tait il y a treize ans. Aujourd'hui, avec le recul, malgrĂ© tout mon amour, je n'arrive toujours pas Ă  comprendre comment j'ai pu vouloir mourir pour lui. Je sais juste que ma vie sans lui n'avait plus aucun sens." Nadine, 39 ans "J'ai avalĂ© un cocktail de mĂ©dicaments" "Avec Philippe, ç'a Ă©tĂ© le coup de foudre. Je me souviens de son entrĂ©e dans la salle des profs une vĂ©ritable apparition ! Nous nous sommes souri immĂ©diatement et, trĂšs vite, sommes devenus complices. A l'Ă©poque j'Ă©touffais dans l'histoire que je vivais depuis plusieurs annĂ©es avec Didier, mon compagnon. Philippe, c'Ă©tait ma bouffĂ©e d'oxygĂšne. Il me faisait du bien, je respirais. J'adorais son univers, il faisait de la musique. Moi j'Ă©tais heureuse de lui faire dĂ©couvrir des auteurs, je glissais des livres dans son casier, ou des carrĂ©s de chocolat ! Un jour nous sommes restĂ©s pour une rĂ©union syndicale dont nous n'avions rien Ă  faire. Puis j'ai acceptĂ© d'aller chez lui, officiellement pour Ă©couter ses derniĂšres compos. Nous avons passĂ© la soirĂ©e Ă  nous embrasser, c'Ă©tait magique. Je lui ai parlĂ© de Didier, de notre couple, je lui ai dit que je n'Ă©tais pas libre mais que j'Ă©prouvais un dĂ©sir Ă©vident pour lui. Les jours qui ont suivi, ma vie a changĂ© de rythme, j'arrivais au lycĂ©e le cƓur battant, je revivais. Je me sentais parfois bien plus adolescente que mes Ă©lĂšves, surtout quand nous nous embrassions dans la salle des profs, au risque d'ĂȘtre pris en flagrant dĂ©lit par nos collĂšgues... Je crois que j'avais dĂ©jĂ  arrĂȘtĂ© d'aimer Didier sans le savoir. Mais je ne pouvais pas le quitter. Philippe, j'avais besoin de me projeter avec lui, de faire mille choses Ă  ses cĂŽtĂ©s. J'Ă©tais dĂ©jĂ  dĂ©pendante. La veille des vacances, il m'a fait une dĂ©claration - sans me dire 'je t'aime', mais je l'ai interprĂ©tĂ©e ainsi. J'aime un homme qui ne m'aime pas Les jours qui ont suivi, j'ai profitĂ© de notre sĂ©paration forcĂ©e pour lui Ă©crire une lettre de quinze pages dans laquelle je lui hurlais mon amour. J'ai attendu deux semaines sa ­rĂ©ponse. Il ne m'a donnĂ© aucun signe de vie. Au bout de ces quinze jours j'Ă©tais en loques. J'ai reconstituĂ© mentalement ce trimestre que nous avions passĂ© ensemble et, soudain, certains signes, que j'avais voulu mettre de cĂŽtĂ©, m'ont sautĂ© aux yeux. Le fait qu'il ne me prĂ©sente pas Ă  ses amis, qu'il ne parle jamais de ses ex... Ce soir-lĂ  je lui ai laissĂ© une trentaine de messages en le suppliant de me rappeler. Les premiers Ă©taient sobres, puis, au fil des heures, je ne me maĂźtrisais plus. Le silence peut jeter dans l'abĂźme. C'est aussi une sorte de rĂ©ponse. Soudain, la vĂ©ritĂ© m'a littĂ©ralement Ă©clatĂ© au visage cet homme ne m'aimait pas, et je n'aimais plus Didier. Une vie sans amour n'avait plus aucun sens. J'ai avalĂ© un cocktail de mĂ©dicaments, laissĂ© un mot Ă  mes parents et Ă  Didier, en leur disant que je les aimais mais que je n'en pouvais plus. Puis j'ai attendu d'arrĂȘter de souffrir. Quand le tĂ©lĂ©phone a sonnĂ©, j'ai repris espoir en priant pour que ce soit Philippe. J'ai titubĂ© jusqu'au combinĂ© et failli raccrocher en reconnaissant la voix de Didier. Je lui ai dit que j'allais mourir. Il est venu me sauver, avec le Samu. Au rĂ©veil, je lui ai dit simplement 'J'aime un homme qui ne m'aime pas'. Il m'a rĂ©pondu que j'aurais le droit de tomber amoureuse de tous les beaux garçons que je voulais, mais qu'il ne faudrait plus jamais que je tente de nouveau d'en vouloir Ă  ma vie. Philippe ne m'a pas donnĂ© de nouvelles. C'est seulement lorsque je l'ai recroisĂ©, aprĂšs ma convalescence, au lycĂ©e, que j'ai rĂ©ussi Ă  lui arracher la vĂ©ritĂ©, dans un interclasse. Il vivait une histoire avec une autre femme, qui avait une petite fille. En fait, je m'Ă©tais aveuglĂ©e. Je n'avais rien voulu voir. Nous n'avons pas vĂ©cu la mĂȘme histoire, parce que moi j'avais ­besoin d'aimer, de tomber amoureuse pour respirer. Il m'a fallu des annĂ©es pour me remettre de cette histoire et apprendre Ă  attendre autre chose de l'amour. Je vis enfin aujourd'hui une histoire sereine, dĂ©passionnĂ©e mais tendre qui dure ­depuis un an et demi. Et j'en suis trĂšs heureuse." 1 Autrice de Il m'a tuĂ©e Ă©d. La MartiniĂšre et de Comment aiment les femmes Ă©d. Seuil. 2 Auteur d'une prĂ©face Ă  L'amour fou Ă©d. Maren Sell. Dautre part, la prĂ©paration personnelle que chacun peut choisir d’entreprendre avant de mourir fait pendant aux rituels mis en place pour ceux qui restent. On s’attardera donc Ă  analyser la fonction de la mĂ©decine comme retardatrice de l’inĂ©luctable fin, celle des confessions, de l’extrĂȘme onction et autres derniĂšres volontĂ©s, mais aussi Ă  comprendre le rĂŽle du deuil et les retenant sa respiration ? je veux dire c'est possible de la retenir jusqua en mourir ? Non, au pire tu tombes tout bleu dans les pommes et tu respires inconsciemment Non mise Ă  part en te noyant , ton corps aura le rĂ©flexe de respirer , pour ça que les noyĂ© ont de l'eau dans les poumons Non c'est comme essayer de s'auto noyer dans son bain, ton instinct de survie reprend le dessus c'est comme se noyer instinct tu va chercher l'oxygĂšne Non c'est comme feed on a beau essayer de ne pas le faire on le fait quand mĂȘme Victime de harcĂšlement en ligne comment rĂ©agir ?
Lettrescommerciales : ce qui doit figurer. Structure et conception : pour une lettre commerciale bien faite. Marges. Police. Taille de police. En-tĂȘte, informations sur le destinataire et l’expĂ©diteur, lieu et date. FenĂȘtre pour l’insertion de l’adresse du destinataire. Informations sur l’expĂ©diteur. Lieu et date.
1Pour introduire le dossier thĂ©matique qui va suivre, on se proposera de mobiliser un tandem conceptuel souvent trĂšs opĂ©ratoire dĂšs qu’il est question de phĂ©nomĂšnes se dĂ©ployant dans le temps, le couple stock/flux. Ainsi, si on prend l’ensemble des cultes antiques en vigueur Ă  un moment donnĂ©, il est possible de formaliser cette somme pour l’envisager comme un stock » de cultes. L’ampleur de ce stock est alors Ă©videmment une question d’échelle et varie selon qu’on s’attache Ă  l’ensemble des sociĂ©tĂ©s antiques ou seulement Ă  certaines du temps de Scipion l’Africain, par exemple, l’ensemble des cultes romains – compris ici au sens de l’ensemble des cultes pratiquĂ©s par les Romains – Ă©tait diffĂ©rent de l’ensemble des cultes athĂ©niens, et les deux Ă©taient bien entendu infĂ©rieurs en nombre Ă  l’ensemble des cultes antiques en gĂ©nĂ©ral. 1 Walter Burkert, La religion grecque Ă  l’époque archaĂŻque et classique, Paris, Picard, 2011 [1977, 2 ... 2 Religions antiques. Une introduction comparĂ©e, Ă©d. Philippe Borgeaud, Francesca Prescendi, GenĂšve, ... 2L’étude historique de ces cultes peut alors suivre deux chemins soit on les saisit un Ă  un de maniĂšre individuelle, soit l’historien choisit d’étudier un groupe d’entre eux, ce qui lui impose la nĂ©cessitĂ© de dĂ©finir d’emblĂ©e le pĂ©rimĂštre des cultes auxquels il s’attache. Cela dĂ©bouche concrĂštement sur des ouvrages comme La religion grecque, ou Religions de Rome, pour ne reprendre que des titres Ă  la fois connus et assez rĂ©cents1. Ces travaux envisagent alors les choses d’un point de vue presque toujours bĂąti Ă  partir d’un critĂšre politique ou ethno-gĂ©ographique, et trĂšs rarement sous un angle franchement gĂ©nĂ©ral Ă  l’AntiquitĂ© entiĂšre, comme Religions antiques. Une introduction comparĂ©e, ou de maniĂšre plus restreinte et spĂ©cifique comme les cultes dits Ă  mystĂšres » ou ceux dits orientaux »2. Quelle que soit la maniĂšre d’aborder les choses, le stock rĂ©el des cultes antiques Ă©tait toutefois assurĂ©ment plus large que celui Ă  notre connaissance, car beaucoup n’ont guĂšre laissĂ© de traces lisibles pour nous sans Lucien de Samosate et son Alexandre ou le faux prophĂšte, que dirions-nous aujourd’hui du culte du serpent Glycon d’Abonouteichos ? Et combien d’autres cultes antiques n’ont pas eu leur Lucien ? 3Ce n’est pourtant pas sous l’angle du stock que l’on s’intĂ©ressera ici aux cultes antiques, car les ensembles dĂ©jĂ  Ă©voquĂ©s et formant la religion grecque, les religions de Rome, etc. bĂ©nĂ©ficient d’une bibliographie dĂ©jĂ  considĂ©rable. Ce sont les flux qui arrĂȘteront notre intĂ©rĂȘt, c’est-Ă -dire les variations affectant au fil du temps le contenu du stock, dont il n’est pas inutile de rappeler qu’il n’est jamais lui-mĂȘme Ă  un moment donnĂ© que la somme des flux antĂ©rieurs. 4De ce point de vue dynamique, nous laisserons d’ailleurs aussi de cĂŽtĂ© la variation constituĂ©e par les flux entrants, les nouveaux cultes qui s’agrĂšgent aux plus anciens ces cultes ont Ă©galement toujours suscitĂ© une bibliographie abondante. Les sources Ă©voquent de fait assez souvent des crĂ©ations de cultes, c’est-Ă -dire le surgissement concret – il n’est pas ici question des rĂ©cits Ă©tiologiques – au sein des communautĂ©s de cultes qui n’y existaient pas antĂ©rieurement. Ces apparitions pouvant revĂȘtir des formes assez variĂ©es, allant de l’importation officielle d’un culte jusqu’alors Ă©tranger – par exemple l’importation du culte de Magna Mater Ă  Rome en 204 av. – Ă  l’émergence un peu diffuse et insaisissable d’un quelque chose » qui devient un vrai culte comme il advint avec le culte impĂ©rial romain. 3 Par exemple Ritual Dynamics in the Ancient Mediterranean. Agency, Emotion, Gender, Representation... 5L’intĂ©rĂȘt se portera plutĂŽt sur la question des flux nĂ©gatifs, des disparitions de cultes. Car il faut bien constater qu’autant sources et bibliographie moderne sont loquaces sur les crĂ©ations et autres importations de cultes nouveaux, autant elles sont discrĂštes sur les disparitions de cultes anciens. Seules deux situations Ă©chappent en fait Ă  ce constat, mais toutes les deux trĂšs particuliĂšres et finalement exceptionnelles chacune dans son genre. La premiĂšre concerne les destructions de cultes liĂ©s Ă  des guerres ou Ă  la destruction – somme toute assez rare – des communautĂ©s qui y Ă©taient liĂ©es. La seconde situation, qui bĂ©nĂ©ficie d’une attention trĂšs soutenue, se situe quant Ă  elle exclusivement dans l’AntiquitĂ© tardive et concerne la fin du mode antique de relation au sacrĂ© lors du passage au christianisme. En dehors de ces deux cas de figure, redisons-le parfaitement exceptionnels, la littĂ©rature moderne est quasi inexistante ou alors trĂšs marginale Ă  propos de disparitions de cultes en temps ordinaires. Pour s’en convaincre il suffit de consulter les tables des matiĂšres des ouvrages de rĂ©fĂ©rence citĂ©s prĂ©cĂ©demment – mais on pourrait aussi bien le constater dans les travaux rĂ©cents consacrĂ©s aux dynamiques cultuelles3 on y Ă©voque des transformations et des rĂ©interprĂ©tations mais pas d’extinctions. 6Au premier abord, le survol des sources et de l’historiographie moderne dĂ©bouche donc sur l’impression forte que le nombre de cultes n’a dans l’AntiquitĂ© cessĂ© de croĂźtre au fil du temps. Or cette idĂ©e d’un ensemble qui n’évoluerait apparemment qu’à la hausse sur le temps long, par l’adjonction plus ou moins rĂ©guliĂšre de cultes nouveaux dĂ©bouche sur une difficultĂ© Ă©pistĂ©mologique. Il est certes bien connu que les sociĂ©tĂ©s antiques Ă©taient viscĂ©ralement attachĂ©es Ă  leurs traditions et donc conservatrices dans l’ñme. Mais s’en tenir strictement Ă  ce modĂšle dans l’affaire qui nous prĂ©occupe imposerait alors de concevoir la vie religieuse antique comme une perpĂ©tuelle accumulation de cultes depuis de lointaines et tĂ©nĂ©breuses origines jusqu’au crĂ©puscule des dieux, la mortelle confrontation finale avec le christianisme. 7Or si on envisage dĂ©sormais cela Ă  l’échelle de la vie religieuse et cultuelle d’un simple individu, on bute alors sur une difficultĂ© que l’on se permettra de rĂ©sumer ici de maniĂšre un peu caricaturale. ConsidĂ©rons une pĂ©riode longue d’un millĂ©naire courant par exemple d’un Romain archaĂŻque Ă  un Romain tardif. Si on appliquait Ă  cette pĂ©riode un modĂšle strictement conservateur de la tradition, il en rĂ©sulterait que la vie religieuse du second serait nĂ©cessairement beaucoup plus riche en cultes que celle de son lointain ancĂȘtre archaĂŻque il serait dĂ©vot de l’ensemble des cultes anciens, pieusement conservĂ©s et Ă©ventuellement transformĂ©s, plus tous les nouveaux cultes qui seraient apparus dans la sociĂ©tĂ© romaine durant le millĂ©naire sĂ©parant les deux hommes. 8À niveau de dĂ©votion globalement Ă©quivalent, cela aboutirait Ă  plusieurs propositions peu satisfaisantes. La premiĂšre concernerait l’emploi du temps religieux des Romains, qui serait devenu de plus en plus chargĂ© au fil des siĂšcles. Ensuite, cette situation impliquerait aussi que la vie religieuse des Ă©poques anciennes aurait en quelque sorte Ă©tĂ© plus qualitative, pour devenir ensuite plus quantitative aux Ă©poques rĂ©centes. Une idĂ©e qui a la faiblesse d’entraĂźner trop aisĂ©ment la rĂ©flexion vers les jugements de valeur sur la vie religieuse comparĂ©e des uns et des autres, et qui rappelle par bien des aspects une historiographie dĂ©passĂ©e et souvent polĂ©mique. 9On pourrait Ă©videmment objecter que le niveau de dĂ©votion de notre Romain archaĂŻque et celui du Romain tardif pourraient ne pas ĂȘtre les mĂȘmes. De fait, durant l’AntiquitĂ© les niveaux de religiositĂ© ont effectivement variĂ© dans le temps le succĂšs de l’épicurisme Ă  certaines Ă©poques ou dans certains lieux est ainsi sans doute un indicateur du fait qu’une fraction parfois non nĂ©gligeable de la population Ă©tait moins attachĂ©e aux cultes de ses dieux. On pourrait donc envisager en quelque sorte le passage d’une dĂ©votion archaĂŻque, intense et attachĂ©e Ă  un nombre rĂ©duit de cultes, Ă  une dĂ©votion tardive, plus lĂąche et qui se disperserait en un nombre plus important de cultes, ce qui permettrait d’évacuer la contrainte notĂ©e supra du temps quotidien disponible pour les activitĂ©s cultuelles. NĂ©anmoins, rien dans nos sources ne permet d’argumenter que ces variations ont Ă©tĂ© autre chose que globalement assez marginales sur le long terme les cultes traditionnels ne semblent pas connaĂźtre de moment de rupture significatif avant l’époque de Constantin et c’est une piste qu’il est donc prĂ©fĂ©rable de ne pas suivre. 10Bref, on aboutit donc Ă  l’idĂ©e qu’un modĂšle uniquement conservateur appliquĂ© Ă  la vie religieuse des anciens amĂšne immanquablement Ă  une impasse sur le long terme. Nous postulerons alors qu’il devait exister dans l’AntiquitĂ© grecque et romaine des processus sociaux et culturels amenant non seulement Ă  l’apparition de nouveaux cultes, mais aussi et surtout Ă  la disparition de cultes anciens Ă  travers, en quelque sorte, des processus de mort naturelle » des cultes. 4 Ludwig Wittgenstein, Tractatus logico-philosophicus, trad. Granger, Paris, Gallimard, 2001 [19 ... 11Pour qui est familier des sources antiques, il est Ă©vident que les documents qui confirmeraient ce postulat ne sont pas lĂ©gion, mais c’est lĂ  le problĂšme de beaucoup de phĂ©nomĂšnes ordinaires que l’on qualifie de naturels » ils restent souvent discrets car leurs acteurs ne jugent pas nĂ©cessaire de les consigner. Surtout, dans le cas qui nous occupe, il ne faut pas nĂ©gliger un autre facteur plus propre Ă  la pensĂ©e antique et Ă  ses blocages. Si les sources antiques restent discrĂštes sur les disparitions de cultes, c’est en effet aussi parce qu’elles auraient Ă©tĂ© difficiles Ă  assumer en pleine connaissance de cause, puisqu’il s’agissait Ă  chaque fois de l’abandon de ces sacro-saintes traditions en clair des transgressions d’autant plus terribles qu’elles concernaient des dieux, mettant en jeu derriĂšre cela de maniĂšre plus gĂ©nĂ©rale tout le rapport au sacrĂ©. Au sens strict, ces disparitions Ă©taient sans doute indicibles voire impensables pour la plupart des Anciens, ce qui rappelle la formule de Wittgenstein, qui Ă©crivait que sur ce dont on ne peut parler, il faut garder le silence »4. 12Il ne faut donc pas s’étonner si l’un des trĂšs rares auteurs qui Ă©voque de maniĂšre limpide ces phĂ©nomĂšnes parallĂšles d’apparitions/disparitions de cultes est Flavius JosĂšphe 5 Contre Appion, II, 253‑254 traduction Th. Reinach/L. Blum. Et puis certains dieux, aprĂšs avoir connu les honneurs dans la maturitĂ©, ont vieilli pour me servir d’un euphĂ©misme ; d’autres nouvellement introduits, obtiennent l’adoration. Certains temples sont dĂ©sertĂ©s et de nouveaux s’élĂšvent, les hommes bĂątissant chacun suivant son caprice, alors qu’ils devraient au contraire conserver immuable leur croyance en Dieu et le culte qu’ils lui rendent »5. 13JosĂšphe Ă©tait un Juif du ier siĂšcle et il appartenait donc Ă  un univers religieux qui Ă©tait dĂ©jĂ  extĂ©rieur au mainstream antique environnant. Ayant ce cadre juif fondĂ© sur l’unicitĂ© et l’intemporalitĂ© supposĂ©e du culte de YHWH, il lui Ă©tait loisible d’observer sans difficultĂ© et avec dĂ©tachement que les divers cultes des gentils s’inscrivaient, eux, pleinement dans le temps, Ă  savoir qu’ils naissaient, vivaient puis s’étiolaient avant de disparaĂźtre. 14Les textes rassemblĂ©s dans ce dossier font Ă©cho Ă  un certain nombre de contributions proposĂ©es oralement lors d’une journĂ©e d’étude puis d’un colloque organisĂ©s par Karin Mackowiak et Christian Stein Ă  Dijon et Besançon en dĂ©cembre 2012 et novembre 2016, avec le soutien de l’UniversitĂ© de Bourgogne – Franche-ComtĂ©, de l’UMR 6298 ARTEHIS ArchĂ©ologie, Terre, Histoire, SociĂ©tĂ© et de l’EA 4011 ISTA Institut des sciences et techniques de l’AntiquitĂ©. Leurs auteurs, intĂ©ressĂ©s par le projet, ont chacun Ă  sa maniĂšre tentĂ© de tester la validitĂ© de ce postulat de l’existence d’une disparition ordinaire des cultes dans le monde grec et romain. 15L’enjeu de cette enquĂȘte collective est double. Il consisterait d’abord tout simplement Ă  essayer de corriger un peu notre maniĂšre de percevoir la vie religieuse antique, afin de lui donner plus de fluiditĂ© peut-ĂȘtre doit-on en quelque sorte concevoir la religion antique comme un phĂ©nomĂšne dynamique quasi schumpeterien, c’est-Ă -dire animĂ© en permanence – mĂȘme si de maniĂšre discrĂšte et sur des temporalitĂ©s trĂšs variables – par un processus de crĂ©ations/disparitions de cultes qu’il reste Ă  explorer et Ă  dĂ©crire. 16L’autre enjeu est plus ambitieux car il proposerait de modifier la vision courante que nous avons de la fin de l’AntiquitĂ© et du passage de la conception religieuse antique Ă  la conception religieuse monothĂ©iste chrĂ©tienne et musulmane. La vision classique de cette pĂ©riode met l’accent sur la victoire du christianisme et de l’islam sur le polythĂ©isme paĂŻen. Le gros dĂ©bat qui agite les spĂ©cialistes de l’AntiquitĂ© tardive porte alors sur le fait de dĂ©terminer si cette transition a plutĂŽt Ă©tĂ© conflictuelle ou si elle s’est dĂ©roulĂ©e en douceur, mais il ne remet guĂšre en question l’idĂ©e que l’on a assistĂ© Ă  un conflit entre polythĂ©isme et monothĂ©isme se soldant par la victoire du second. Mais le polythĂ©isme » ou paganisme » n’ayant jamais vraiment existĂ© en tant que tel – car il est surtout une crĂ©ation judĂ©o-chrĂ©tienne reprise ensuite par l’islam –, l’idĂ©e que les cultes antiques avaient une durĂ©e de vie naturellement limitĂ©e ne permettrait-elle alors pas aussi d’envisager la transition entre les mondes antique et mĂ©diĂ©val non plus d’abord comme une victoire des monothĂ©ismes, mais plutĂŽt comme un phĂ©nomĂšne de substitution aprĂšs une forme d’extinction de masse de l’ensemble des cultes antiques ? 17Les journĂ©es de Dijon et Besançon furent Ă  la fois fructueuses et trĂšs amicales leurs organisateurs voudraient en remercier tous les participants. Justela fin du monde prologue de la piĂšce. Jean-Luc Lagarce ( biographie et bibliographie) Ă©crit la piĂšce en 1990 alors qu’il est Ă©crivain en rĂ©sidence. Il y relate le retour du hĂ©ros, Louis, qui se sait condamnĂ©. Nous nous proposons, aprĂšs l’extrait de texte, d’effectuer l’explication linĂ©aire du prologue.
Salut tout le monde, Vous avez bien fait de rendre visite Ă  notre site puisque vous allez trouver la rĂ©ponse Ă  l’indice ON PEUT EN MOURIR À LA FIN qui est apparu dans la grille de Mots CroisĂ©s LeMonde du Lundi 25 Mai 2020. Le fait de créér cet article est dĂ» Ă  la difficultĂ© de certains indices que l’on peut croiser en jouant aux Mots croisĂ©s du journal LeMonde , en effet, les solutions ne sont toujours pas Ă©videntes et certains se trouvent obligĂ©s d’abandonner le jeu et de passer Ă  autre chose. L’idĂ©e donc est de vous aider sans pour autant gĂącher le plaisir Ă  ce jeu. Pour cela, j’ai juste fait en sorte que vous ne verrez pas les solutions cĂŽtes Ă  cĂŽtes et dans la mĂȘme liste. La rĂ©ponse est EPUISEMENT Une fois vous avez rĂ©solu l’indice on peut en mourir Ă  la fin, vous pouvez revenir Ă  la grille du jour pour pouvoir vous repĂ©rez rapidement si jamais vous aurez un problĂšme avec un autre indice. Voici le lien Ă  suivre Solution Mots croisĂ©s LeMonde du Lundi 25 Mai 2020. A trĂšs bientĂŽt Amateur des jeux d'escape, d'Ă©nigmes et de quizz. J'ai créé ce site pour y mettre les solutions des jeux que j'ai essayĂ©s. This div height required for enabling the sticky sidebar
Laloi créant de nouveaux droits pour les personnes en fin de vie Téléchargeable pose le principe suivant : toute personne a droit à une fin
adobestock Garder le contrĂŽle de la fin de sa vie n’est pas chose aisĂ©e et peut ĂȘtre rendu plus pĂ©nible si on ne s’en prĂ©occupe pas lorsqu’on est en pleine possession de ses facultĂ©s mentales et physiques. Pour preuve, “l’affaire” Vincent Lambert. À la suite d’un accident de la route, cet homme, n’ayant pas mis par Ă©crit ce qu’il souhaitait dans ce type de situation, a Ă©tĂ© maintenu artificiellement en vie pendant plus de dix ans, avant de mourir en juillet dernier. Ses proches n’ont cessĂ© de s’entredĂ©chirer sur l’opportunitĂ© de poursuivre ou non les soins qui le maintenaient en vie. Ils se sont battus devant les tribunaux nationaux, la Cour europĂ©enne des droits de l’homme et le ComitĂ© des droits des personnes handicapĂ©es de l’ONU. À chaque fois, ce fut l’occasion de rĂ©activer le dĂ©bat sur l’acharnement thĂ©rapeutique, le droit Ă  une sĂ©dation profonde et continue jusqu’au dĂ©cĂšs, l’autorisation ou non de l’ directives anticipĂ©es, un droit, pas un devoir> Pour Ă©viter le scĂ©nario de l'affaire Lambert, de la mĂȘme maniĂšre qu’on fait un testament pour rĂ©partir son patrimoine entre ses hĂ©ritiers et ses lĂ©gataires, on peut rĂ©diger ses directives anticipĂ©es, que l’on soit bien portant ou en cours de traitement mĂ©dical. Dans un tel document, toute personne majeure a la possibilitĂ© de dĂ©clarer si elle souhaite ou non ĂȘtre maintenue artificiellement en vie dans le cas oĂč elle aurait dĂ©finitivement perdu conscience, de fixer des limites Ă  l’acharnement thĂ©rapeutique – on parle aussi d’obstination dĂ©raisonnable de soins – en refusant la rĂ©animation cardiaque, l’assistance respiratoire, l’alimentation et l’hydratation artificielles, etc. ; de rĂ©clamer le bĂ©nĂ©fice d’une sĂ©dation profonde et continue jusqu’au dĂ©cĂšs, associĂ©e Ă  une mĂ©dication contre la douleur en cas d’arrĂȘt des traitements ; de demander Ă  mourir chez elle ou Ă  l’hĂŽpital
> C’est aussi l’occasion d’autoriser ou non le don de ses organes aprĂšs sa mort. Mais si, en France, 34% des plus de 50 ans dĂ©sirent rĂ©diger des directives anticipĂ©es, seuls 13% sont passĂ©s Ă  l’acte, selon un sondage BVA de 2019. C’est un droit, et pas un devoir, prĂ©cise Sandrine BretonniĂšre, responsable du pĂŽle Études et DonnĂ©es du Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie. Il faut avoir envie de se servir de ce droit. On ne doit pas s’y sentir obligĂ© ni culpabiliser si on ne le fait pas.»Se faire aider dans la rĂ©daction du document> SociĂ©tĂ© de rĂ©animation de langue française SRLF, ministĂšre de la SantĂ©, hĂŽpitaux, cliniques, associations de patients, Association pour le droit de mourir dans la dignitĂ© ADMD
 proposent sur leur site internet diffĂ©rents modĂšles de directives Ă  tĂ©lĂ©charger, puis Ă  complĂ©ter ou recopier. Ces documents donnent des pistes de rĂ©flexion et de rĂ©daction. Mais rien n’empĂȘche de crĂ©er un document plus personnel. Chacun doit en effet rester libre d’exprimer ce qu’il dĂ©sire vraiment», explique Sandrine BretonniĂšre.> La liste de ce que l’on veut, et surtout de ce que l’on ne veut pas, peut donc figurer sur un papier datĂ© et signĂ© et revĂȘtir un style Ă©loignĂ© des formules officielles des documents tout faits. En cas de maladie grave, de grand Ăąge, il est recommandĂ© de se faire aider ou, au moins, de se faire relire par un soignant, mĂ©decin ou infirmier, conseille RenĂ© Robert, mĂ©decin rĂ©animateur au CHU de Poitiers. Celui-ci vĂ©rifiera si les directives sont adaptĂ©es et applicables.»> Si la personne est dans l’impossibilitĂ© physique de rĂ©diger ses directives anticipĂ©es, un tiers peut s’en charger. Deux tĂ©moins attestent alors par Ă©crit que cette rĂ©daction est l’expression de la volontĂ© libre et Ă©clairĂ©e du patient. Éventuellement, un mĂ©decin ajoute qu’il est en Ă©tat d’exprimer sa volontĂ© et qu’il a reçu les informations appropriĂ©es. Les directives anticipĂ©es, valables sans limite dans le temps, peuvent, Ă  tout moment, ĂȘtre modifiĂ©es ou annulĂ©es. On expose alors par Ă©crit ou oralement ses nouveaux souhaits Ă  ses proches, au corps une personne de confiance> Les sites qui proposent des modĂšles de directives anticipĂ©es encouragent Ă  dĂ©signer une personne de confiance – celle qui parle au nom de celui qui ne peut plus s’exprimer – et proposent des formulaires prĂȘts Ă  remplir ou Ă  reproduire. On peut aussi rĂ©diger une simple lettre dans laquelle on dĂ©cline son Ă©tat civil, celui de l’individu choisi avec ses coordonnĂ©es, afin qu’il puisse ĂȘtre contactĂ© en cas d’urgence. Attention, il ne faut pas confondre la personne Ă  prĂ©venir qu’un Ă©tablissement mĂ©dical ou un Ehpad invite Ă  dĂ©signer, et la personne de confiance. Cela peut ĂȘtre deux individus diffĂ©rents, prĂ©cise RenĂ© Robert. Un membre de la famille n’est pas toujours le mieux placĂ© pour jouer ce rĂŽle dĂ©licat opinions divergentes, poids de la responsabilitĂ© trop lourd, etc.. C’est d’ailleurs souvent quand on ne dĂ©sire pas que sa famille s’occupe de sa fin de vie que l’on dĂ©signe une personne de confiance chargĂ©e de transmettre les volontĂ©s Ă©crites ou orales du malade.»> Il ne s’agit donc pas de faire un choix affectif, mais bien de sĂ©lectionner celui ou celle qui sera Ă  l’aise et d’accord pour porter la parole du malade. Bien entendu, il est possible de revenir sur sa dĂ©cision Ă  tout moment pour indiquer quelqu’un d’autre. Les deux dĂ©marches – rĂ©daction de directives anticipĂ©es et dĂ©signation d’une personne de confiance – restent indĂ©pendantes l’une de l’autre. On peut faire l’une sans l’autre, mĂȘme s’il est recommandĂ© de s’occuper des deux en mĂȘme temps.“J’ai remis mes directives Ă  l’anesthĂ©siste et au chirurgien”Sophie GRASSANO, militante Ă  l’Association pour le droit de mourir dans la dignitĂ© ADMDJe suis bien consciente que je ne suis pas immortelle, que des pathologies peuvent survenir. J’ai Ă©tĂ© malade Ă  plusieurs reprises, mais c’est en 2009, Ă  la cinquantaine, alors que j’étais guĂ©rie et bien portante, que j’ai dĂ©cidĂ© d’écrire mes directives anticipĂ©es en choisissant le formulaire de l’ADMD. Je les ai distribuĂ©es Ă  mon mĂ©decin traitant et aux trois personnes de confiance que j’ai dĂ©signĂ©es mon compagnon et deux amies. Mieux vaut en prĂ©voir plusieurs au cas oĂč la premiĂšre ne serait pas joignable le jour J
 DerniĂšrement, avant une simple coloscopie, je les ai remises Ă  l’anesthĂ©siste et au chirurgien. Il faut les habituer Ă  cette dĂ©marche. J’ai trouvĂ© logique et plutĂŽt rassurant d’exprimer mes volontĂ©s, je me sens un peu protĂ©gĂ©e, mĂȘme si je sais que les directives anticipĂ©es ne rĂ©solvent pas tous les problĂšmes d’une fin de vie, notamment l’accĂšs Ă  la sĂ©dation profonde que des praticiens peuvent toujours respecter ses choix et prĂ©server ses proches> Lorsqu’on est dans l’impossibilitĂ© de s’exprimer et que des directives anticipĂ©es ne sont pas entre les mains du personnel soignant, dans son dossier mĂ©dical, par exemple, c’est en effet vers la personne de confiance que le corps mĂ©dical va se tourner pour avoir accĂšs Ă  cet Ă©ventuel document ou pour connaĂźtre les volontĂ©s du patient. Sans cette prĂ©caution, les mĂ©decins interrogent la famille. Et il n’existe pas de hiĂ©rarchie entre le conjoint ou le compagnon, les parents, les enfants ou les frĂšres et sƓurs.> Si les voix sont dissonantes, on peut donc se retrouver dans la situation de Vincent Lambert.Dans tous les cas, il faut ĂȘtre conscient du fait qu’un tiers, que ce soit une personne de confiance ou un membre de la famille, exprime une dose des dĂ©sirs du patient, mais involontairement, il formule aussi ce qu’il souhaiterait pour lui-mĂȘme», prĂ©vient RenĂ© Robert. La rĂ©daction de directives anticipĂ©es permet d’éviter cet Ă©cueil et simplifie grandement la responsabilitĂ© des directives anticipĂ©es insolites du mĂ©decin rĂ©animateur RenĂ© Robert extraits[
] Bien vivant comme je le suis encore, je ne voudrais pas souffrir, il n’y a pas d’intĂ©rĂȘt Ă  souffrir pour ĂȘtre mort. Je ne voudrais pas d’acharnement, mais attention, je voudrais quand mĂȘme qu’on s’acharne un peu pour me tirer d’un mauvais pas si ça vaut le coup. Je ne voudrais pas ĂȘtre un lĂ©gume
 Je ne voudrais pas ne plus pouvoir regarder quand on m’appelle, ne plus rigoler quand les mots sont chatouillĂ©s, ne plus ĂȘtre capable de penser, de rĂȘver ou de compter jusqu’à dix-neuf. Je ne voudrais pas n’ĂȘtre qu’un paquet inerte incapable du moindre contre-pied mental. Et puis, si c’est possible, je ne voudrais pas mourir inutilement. Je veux bien donner mes organes s’ils sont encore bons, rien que pour dire quand on est mort, c’est pour la vie. [
]Faire circuler l'information> Contrairement Ă  une idĂ©e reçue, le notaire n’est pas le dĂ©positaire appropriĂ© de directives anticipĂ©es puisque l’homme de loi n’intervient qu’aprĂšs le dĂ©cĂšs, pour l’ouverture de la succession. Il est nĂ©cessaire de faire savoir Ă  son entourage quon a rĂ©digĂ© des directives. Il faut en parler largement autour de soi, distribuer une copie Ă  tous ceux susceptibles de s’appuyer dessus, comme le mĂ©decin traitant et les autres praticiens ou soignants, la personne de confiance, la famille, les amis», recommande Sandrine BretonniĂšre.> En l’absence de mise en place d’un fichier national par les pouvoirs publics, on peut dĂ©poser ses directives auprĂšs de l’Association pour le droit de mourir dans la dignitĂ© ADMD. Celle-ci dĂ©tient dĂ©jĂ  les directives anticipĂ©es de prĂšs de 50000 DIT LA LOI ?Une premiĂšre loi du 22 avril 2005 relative aux droits des malades et Ă  la fin de vie, dite “loi Leonetti”, permet au patient de demander l’arrĂȘt d’un traitement mĂ©dical trop lourd. Elle prĂ©voit que, si ce dernier n’est pas en Ă©tat de s’exprimer, sa volontĂ© peut ĂȘtre rĂ©vĂ©lĂ©e par la personne de confiance qu’il a choisie, ou encore, plus sĂ»rement, par le biais de directives anticipĂ©es qu’il a rĂ©digĂ©es. Une loi plus rĂ©cente, du 2 fĂ©vrier 2016, dite “loi Claeys-Leonetti”, introduit le droit Ă  la sĂ©dation profonde et continue jusqu’au dĂ©cĂšs endormissement provoquĂ© pour stopper la douleur pour les personnes dont le pronostic vital est engagĂ© et renforce le dispositif des directives anticipĂ©es. ConcrĂštement, elle les rend contraignantes pour les mĂ©decins, qui ne peuvent donc pas aller Ă  leur encontre.
LedécÚs par euthanasie de l'écrivaine Anne Bert, lundi 2 octobre en Belgique, met en lumiÚre les limites de la loi française du 2 février
Toutes les personnes confrontĂ©es aux situations de fin de vie mĂ©ritent une Ă©gale Ă©coute ».FIGAROVOX/TRIBUNE – En rĂ©ponse Ă  une tribune de la prĂ©sidente de la SociĂ©tĂ© française d’accompagnement et de soins palliatifs, publiĂ©e dans Le Figaro, le professeur Ă©mĂ©rite de mĂ©decine dĂ©fend une vision selon laquelle les soins palliatifs l’aide Ă  mourir sont Touraine est professeur Ă©mĂ©rite de mĂ©decine et dĂ©putĂ© la Dr Claire Fourcade et douze de ses collĂšgues ont publiĂ© une tribune dans Le Figaro pour rappeler leur position sur les questions relatives Ă  la fin de vie. Qu’ils soient rassurĂ©s ce n’est ni dans l’esprit du prĂ©sident de la RĂ©publique ni dans celui d’aucun organisateur de la prochaine convention citoyenne sur le sujet de se dispenser de leur importante expĂ©rience. Toutes les personnes confrontĂ©es aux situations de fin de vie, tous les organismes ayant approfondi cette rĂ©flexion Conseil Ă©conomique, social et environnemental, AssemblĂ©e nationale, ComitĂ© consultatif national d’éthique, etc. ainsi que les diverses associations concernĂ©es mĂ©ritent une Ă©gale Ă©coute. Aucun ne peut Ă  lui seul se prĂ©valoir d’une vĂ©ritĂ© absolue et universelle mais tous contribueront Ă  la conclusion. Avec madame Fourcade, je suis sĂ»r que nous partageons la conviction que nous sommes, humblement, au service de nos malades. Que nous Ă©coutons nos malades bien davantage que de quelconques propos idĂ©ologiques. Que nous leur reconnaissons des droits, notamment celui de participer prioritairement au choix de leur destin, et que ces droits des malades ne s’arrĂȘtent pas lorsque surgit la phase agonique. Au XXe siĂšcle, le paternalisme mĂ©dical rĂ©solvait les situations difficiles» par des dĂ©cisions de mĂ©decins hospitaliers, prises parfois avec l’accord des familles, rarement celui des personnes concernĂ©es. L’administration d’un cocktail lytique» assortiment de trois mĂ©dicaments Ă  effet lĂ©tal abrĂ©geait les souffrances de certaines personnes en fin de vie. De telles pratiques sont heureusement devenues inacceptables et le choix du malade lui-mĂȘme devrait prĂ©valoir sur les autres professionnels des soins palliatifs doivent s’exprimer sur l’évolution de leur rĂ©flexion. À la diffĂ©rence de ceux de nombre d’autres pays, ces spĂ©cialistes ont Ă©tĂ©, en France, orientĂ©s vers un refus systĂ©matique d’aide Ă  mourir. Jean-Louis TouraineC’est ce que disent plus de 9 Français sur 10 dans les sondages effectuĂ©s depuis plus de 10 ans. C’est ce qu’ont votĂ© 83,5% des dĂ©putĂ©s le 8 avril 2021. Ce jour-lĂ , dans l’hĂ©micycle de l’AssemblĂ©e nationale a Ă©tĂ© reconnu le droit du malade au choix comme le droit des mĂ©decins et soignants Ă  faire valoir leur clause de conscience, par le vote de l’article 1 de la proposition de loi donnant le droit Ă  une fin de vie libre et choisie». Faute de temps, seul l’article 1 a pu ĂȘtre soumis au vote et il reste donc Ă  complĂ©ter l’étude du texte des articles suivants puis Ă  recueillir l’avis du SĂ©nat ou Ă  solliciter la population française pour une dĂ©cision prise Ă  la majoritĂ©. Les professionnels des soins palliatifs doivent s’exprimer sur l’évolution de leur rĂ©flexion. À la diffĂ©rence de ceux de nombre d’autres pays, ces spĂ©cialistes ont Ă©tĂ©, en France, orientĂ©s vers un refus systĂ©matique d’aide Ă  formulent aujourd’hui un point de vue plus tolĂ©rant, plus respectueux de la libertĂ© du malade mais ils doivent guider la sociĂ©tĂ© sur les prĂ©cautions, l’encadrement, la sagesse qui doit entourer une dĂ©cision aussi dĂ©licate. Ils doivent aussi contribuer Ă  rĂ©sorber le dĂ©ficit majeur de prise en charge en soins palliatifs, malgrĂ© cinq plans successifs. Non, soins palliatifs et aide Ă  mourir ne sont pas en opposition mais plutĂŽt en complĂ©mentaritĂ©. Ce qui donne un sens Ă  la vie donne un sens Ă  la mort» Ă©crivait Antoine de Saint-ExupĂ©ry. AmĂ©liorons la prise en charge de nos malades pour qu’aprĂšs une vie Ă©panouie, ceux-ci ne soient pas incitĂ©s Ă  se rĂ©signer au mal mourir français» mais qu’ils puissent sereinement choisir entre l’attente d’une mort naturelle» et l’accompagnement vers une mort sans souffrance», une mort solidaire» plutĂŽt qu’une mort solitaire».Source Le Figaro » – Jean-Louis Touraine – Conseil d’administration
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on peut en mourir a la fin en 10 lettres